Ca sent le sapin! (San Antonio - Patrice Dard)

Grande fan du commissaire San Antonio devant l'éternel, en plus de compléter ma collection « d'anciens », je me rue sur les nouveautés.

Je craignais, à la disparition de Frédéric Dard, que la série vienne à manquer de sa truculence et de son langage fleuri, marques de fabrique des aventures de San -A.

« Corrida pour une vache folle » m'avait cependant rassurée.

« Ça sent le sapin ! » semble du même acabit. Le livre débute par un hommage émouvant du fils à son père, à l'occasion du dixième anniversaire de sa disparition.

Le petit Antoine a bien grandi, il est désormais marié à une fille de Mathias « le Rouquemoute ». Les Béruriers sont égaux à eux-mêmes, Blanc est toujours aussi Black et le narrateur San Antonio fait toujours preuve de sa flamboyance habituelle.

L'histoire ? Plusieurs meurtres, le 23 de chaque mois, de manière plus ou moins violente. Ce qui lancera San-A et son acolyte Béru aux trousses de l'assassin, dans un petit bled paumé de montagne. Mais ils apprendront sur le tard que le criminel aime se cacher à la vue de tous...

Niveau récit, pas de temps mort. On enchaîne les chapitres (chacun marqué d'un petit avertissement comme l'on en voit sur les paquets de cigarettes) à une vitesse folle. L'humour est toujours aussi présent, comme les noms à contrepèteries des autres personnages (Mekèl Belboul, Situva Tuvaniké, Vaszy Kaszilpö...).

Seul reproche à mes yeux: il me semble que le vocabulaire s'est légèrement étiolé, notamment au niveau de la narration. Là où jeux de mots (parfois vaseux) ou encore termes familiers étaient la norme, c'est désormais un vocabulaire simple mais relativement « correct » qui est employé. J'ai trouvé que le récit, du coup, en perdait de sa saveur. Dard fils serait-il en train de céder au « poliment correct »? Heureusement que le langage béruréen, lui, n'a pas bougé d'un pouce.

Au final, cela reste du Sana, à dévorer donc.

 ( Ca sent le sapin! Fayard, 6,91€)